Séduisante malgré sa rudesse
L’Opel Corsa a été largement encensée avant même de faire ses débuts sur route. Elle assume son nouveau rôle de modèle d’entrée de gamme et marque des points dans de nombreuses disciplines avec des proportions très équilibrées, mais aussi et surtout avec des options d’équipement habituellement réservées aux classes bien supérieures.
La nouvelle Corsa, longue de 4,06 mètres, est trapue. Sa robe fine ment dessinée a quelque chose d’original. Hormis le bouchon de réservoir surdimensionné (placé côté conducteur, étonnamment), elle ne présente aucune ressemblance visible avec sa cousine française, la Peugeot 208. La couleur modifie ostensiblement le caractère de l’Opel. La peinture de série orange, qui lui confère un look jeune et vif, est la seule teinte sans supplément. Avec les coloris contrastés disponibles pour le toit, les nombreux accessoires de design et le riche choix de jantes en alliage léger, la Corsa peut être amplement personnalisée à l’extérieur.
L’espace disponible dans l’habitacle décemment meublé est raisonnable aux places avant, cependant à l’arrière il vaut mieux en tant qu’adulte s’en tenir à un court trajet (pour quelques minutes les grands passagers s’en accommoderont). Pour le transport des bagages : aucune retenue à avoir, puisque le coffre peut charger 304 litres et son volume peut être étendu à 1083 litres en rabattant les dossiers des sièges arrière. La hauteur du seuil de chargement est tout juste acceptable, l’arrière a besoin de l’appui que lui offre la paroi de bord, mais il faut de la force pour hisser dedans un casier à bouteilles.
À l’intérieur, on trouve pléthore de rangements, les vide-poches peuvent accueillir des bouteilles d’un litre, les espaces présentent une forme élégante. La boîte à gants est particulièrement profonde.
La console centrale abrite des rangements bien faits où gobelets et clés seront bien gardés.
Matériaux haut de gamme
Les sièges du conducteur et du passager avant pourraient offrir un meilleur maintien latéral, néanmoins le conducteur trouvera facilement une position de siège adaptée. Il en va de même avec le volant en cuir et son réglage à deux positions. L’instrumentation, avec le compteur de vitesse numérique et une barre de compte-tours quasi-analogique mal lisible, ne fait pas l’unanimité non plus.
En revanche, la Corsa peut être extrêmement communicative sur demande. Dans les finitions supérieures, elle correspond avec votre smartphone par Apple CarPlay ou Android Auto, les mini-ordinateurs remplaçant alors la navigation intégrée. En option, ils sont chargés sans fil sur un socle dans la console centrale. La commande est simple et intuitive, les matériaux employés sont tous de très bonne facture. On en oublierait que l’on est assis à bord d’une citadine. Avec le système d’accès et de démarrage sans clé, une pression prolongée sur le bouton de démarrage situé sur le tableau de bord suffit pour allumer le moteur. Ceci étant dit, on remarque facilement que le moteur de 1,2 et ses 100 ch (74 kW) ne possède pas quatre, mais seulement trois cylindres. Le 3-cylindres n’abandonne jamais son grondement rauque, mais le compense avec un agréable déploiement de puissance. À presque chaque tour de rotation, il fournit une copieuse puissance.
Le couple maximal de 205 Nm est atteint dès 1750 tours par minute, après quoi l’air commence à lui manquer. Mais ce n’est pas grave, car la conduite en bas régime diminue la consommation. De toute façon, la démultiplication et les rapports très longs ne sont pas toujours pratiques en circulation urbaine. Les cinquième et sixième de la boîte de vitesse, faciles à passer, sont totalement exclues en ville ; en zone 30, il plane toujours le doute de savoir laquelle de la deuxième ou la troisième est la plus appropriée. En effet, en dessous de 1100 tours, le moteur montre ses limites et la propulsion devient inconfortable, tant du point de vue mécanique que sonore.
Tenue de route agile et sûre
Lors de nos essais, réalisés à un rythme modéré, les longs rapports ont donné une consommation moyenne de 5,7 litres d’essence aux 100 kilomètres, soit 0,2 litre de plus que ce qu’annonce le cycle WLTP. En appuyant doucement sur l’accélérateur, sans surveiller constamment la valeur d’accélération de 9,9 secondes de 0 à 100 km/h, on obtient également 5,4 litres sur la distance standard. Les 44 litres du réservoir offrent une autonomie appréciable et la Corsa peut attendre que les prix du carburant ne soient pas à des niveaux record avant de s’arrêter à la pompe à essence.
Dans cette motorisation, l’Opel atteint une vitesse maximale de 194 km/h et ce, plutôt en cinquième qu’en sixième. Malgré son faible poids (environ une tonne), elle peine en vitesse de pointe. Le becquet de toit saillant produit la pression nécessaire sur l’essieu arrière. Le châssis en- caisse les coups de champignon avec autant de facilité que les virages pris énergiquement. Quel que soit le profil des courbes, la Corsa les attaque sportivement, gracieusement, et avec une faible inclinaison de carrosserie. La direction apporte, malgré sa souplesse, la précision voulue.
La tenue de route agile et sûre de l’Allemande s’accompagne néanmoins d’une grande dureté, qui peut lasser lors des longs trajets. On peut supposer qu’Opel a choisi ce réglage pour la différencier de la Peugeot 208, qui est beaucoup plus souple sur la route, comme il est de coutume chez les Français. Ceci étant dit, avec un peu plus de douceur la Corsa serait encore plus plaisante à conduire.
Une première dans le segment
Par contre, la voiture fabriquée en Espagne peut faire étalage de ses options de personnalisation. Avec des couleurs contrastées, non seulement pour le toit, mais aussi pour les rétroviseurs extérieurs, la barrette de calandre et les jantes en alliage léger, elle peut être adaptée au style de chacun. Elle fixe une nouvelle norme également à travers sa technologie embarquée et propose sa version du concept de « démocratisation du confort ». Le volant chauffant est vraiment une bonne chose, et le conducteur ne le constate pas seulement les jours les plus froids de l’année. Sur la Corsa, cette option est disponible. Et un chauffage auxiliaire également. Autre nouveauté dans la gamme des citadines : le phare matrix LED anti-éblouissant. De nuit, on croirait voir passer une berline haut de gamme. La fonction de massage électrique des sièges avant est elle aussi une première dans le segment.
La version de base inclut déjà de série de nombreux assistants de sécurité. L’avertisseur de collision frontale, le régulateur de vitesse adaptatif et l’assistant de maintien de voie (qui s’arrête sur pression d’un bouton) ainsi que les détecteurs de panneaux de signalisation et de somnolence en font partie.
La Corsa est un agréable compagnon de route. Pratique en usage quotidien, vive et nerveuse pour des escapades le week-end, mais avec il est vrai, un amortissement qui laisse quelquefois à désirer. Sa conduite est on ne peut plus simple, et l’offre d’équipements phénoménale. Toutes les options chic réunies dans une citadine, au point que celle-ci pourrait concurrencer ses grands frères dans la famille. Ceux pour qui l’habitabilité n’est pas une priorité pourraient fort bien opter pour une Corsa plutôt qu’une Astra.
© Opel