6 cylindres en ligne : élégant et intemporel
/--/uploads/2025/02/V-6-moteur.jpg)
6 cylindres en ligne : élégant et intemporel
Dans le monde de l’automobile, certaines architectures mécaniques se distinguent par leur équilibre parfait, leur sonorité unique et leur performance raffinée. Parmi elles, le moteur 6 cylindres en ligne (L6) occupe une place de choix, que ce soit en version diesel ou essence.
Connu pour sa conception harmonieuse et ses qualités dynamiques, ce moteur continue de séduire les amateurs de conduite et les ingénieurs, même dans une époque marquée par l’électrification et le downsizing.
Comme son nom l’indique, les six cylindres sont alignés sur un seul plan. Cette configuration présente un avantage majeur : un équilibre naturel. Grâce à la disposition symétrique des pistons et à l’ordre d’allumage (1-5-3-6-2-4), le L6 annule presque toutes les vibrations, contrairement à un moteur V6 qui est en déséquilibre (1-4-3-6-2-5). Il en résulte une douceur de fonctionnement remarquable qui en fait un choix prisé pour les berlines de luxe, les coupés sportifs et les SUV premium.
Cet équilibre se traduit également par une durabilité accrue. Avec moins de composants internes (1 seule culasse, 1 ou 2 arbres à cames, 1 seule chaîne de distribution) qu’un moteur en V (2 culasses, 2 ou 4 AAC, 3 chaînes de distribution…) et un fonctionnement fluide, le moteur peut offrir une longévité exceptionnelle lorsqu’il est bien entretenu.
Pour les passionnés, l’attrait du L6 réside aussi dans sa sonorité. Moins rauque que le V6 et plus musicale que les moteurs 4 cylindres, la mélodie d’un L6 est une véritable signature acoustique. Qu’il s’agisse du ronronnement subtil à bas régime ou du hurlement exaltant à haut régime, ce moteur a séduit des générations d’automobilistes, des amateurs de BMW aux propriétaires de Jaguar, Mercedes, Toyota Supra ou de Nissan Skyline.
Un moteur aux multiples applications
Ce moteur a vu le jour au début du XXe siècle et s’est rapidement imposé dans divers domaines. S’il a équipé une vaste gamme de véhicules terrestres, il s’est également illustré dans l’aviation, notamment pendant la Première Guerre mondiale, grâce à Mercedes et BMW. Au milieu du XXe siècle, le L6 équipait aussi bien les voitures américaines que les européennes, grâce à sa robustesse et à son caractère polyvalent, car il combine parfaitement puissance et couple à très bas régime sans avoir besoin de turbocompresseur, contrairement aux moteurs V6 qui doivent grimper dans les tours pour avoir la même quantité de couple.
Des icônes comme la Nissan Skyline GT-R (RB26) ou la Toyota Supra Mk4 (2JZ) ont marqué l’histoire des sportives avec leurs blocs L6 légendaires, reconnus pour leur capacité à supporter des niveaux de puissance très élevés. Si des constructeurs comme Alfa Romeo, Mercedes, Opel, Volvo ont équipé leurs modèles d’un L6, c’est BMW qui l’a érigé au rang de tradition. La marque bavaroise l’utilise depuis les années 1930 et continue d’en faire un élément central de ses modèles, notamment dans les Séries 3, 5, les SUV X5 ou X6 ainsi que les sportives M, aussi bien sur des motorisations essence que diesel.
Des défis face à la modernité
À la fin du XXe siècle, le 6 cylindres en ligne a décliné en raison de sa taille, de son poids et de sa répartition de poids. Les constructeurs ont préféré les V6 plus compacts et économiques, en plus d’être mieux adaptés aux plateformes modernes. Pour autant, le L6 a résisté. Les progrès en ingénierie ont permis de réduire son poids et d’intégrer des technologies comme le turbo, la levée de soupapes variable, le décalage des arbres à cames ou l’hybridation. Par exemple, Mazda a troqué son 4 cylindres diesel par un 6 cylindres turbo diesel avec hybridation légère de 3,3 L sur ses modèles haut de gamme, ne consommant que 5,4 L/100 km (WLTP) et émettant 140 g CO2/km. Une nette différence par rapport à leur moteur diesel 4 cylindres 2,2 L buvant 6,6 L/100 km et émettant 173 g CO2.
Dans les prochaines années, l’électrification pourrait progressivement faire disparaître le 6 cylindres en ligne. Certains constructeurs croient toujours en son potentiel et continuent de développer des L6 modernes et moins polluants. De plus, le potentiel des e-fuels pourrait permettre aux L6 de garder sa place prestigieuse au sein de l’industrie automobile.
Par Loïc Schiocchet pour l’Autotouring