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Gros plan sur le voyage de Steve Lemmer

Publié le 03/03/2025

« Toute mon enfance a été marquée par les voyages, et cette envie ne m’a jamais quitté »

Steve Lemmer, agent de dépannage et de remorquage sur le site ACL d’Ingeldorf, se lance dans un voyage à moto aux confins du Maroc. Préparations, motivations…Ce mécatronicien diplômé nous fait découvrir les coulisses de son fascinant voyage.

Avant de nous parler de votre projet de rejoindre l’Afrique en moto, pouvez-vous nous dire depuis quand vous êtes motard ?

Steve Lemmer : Oh, officiellement ou officieusement ? (Rires). Officieusement, je conduis depuis que je suis tout jeune. Mon père était également motard et mécanicien, et j’ai passé toute mon enfance dans son atelier. C’est ainsi que la moto et la mécanique sont devenues mes passions. Un jour, lorsque j’avais dix ans, mon père m’a assis sur la moto 50cc de ma mère et m’a dit : « Tu ne descendras pas de cette moto avant de savoir la conduire ». Officiellement, j’ai passé mon permis à seize ans, sur une moto 125cc.

Sur quelle moto comptez-vous effectuer ce voyage ?

Ma moto est une BMW 1200 GS Adventure de 2009 . Je l’appelle Betty (rires). C’est ma fidèle compagne depuis 2018 avec qui j’ai parcouru 62 000 km. Comme j’étais très satisfait de cette moto, j’en ai acheté une autre du même modèle. Je compte démonter certaines pièces de cette seconde moto afin de les emporter avec moi en cas de panne.

Quel sera votre itinéraire ?

Je pars le matin du 14 mars. Je passerai d’abord à l’ACL, dire au revoir avant le grand départ. Ma première étape sera un petit village en Bourgogne, où une amie à une très belle petite auberge. Ensuite, je vais essayer d’atteindre Algesiras dans le sud de l’Espagne en quatre jours. Cela représente un premier trajet d’environ 2 400 km. J’espère donc arriver au Maroc le 18 ou le 19 mars au plus tard. Ensuite, je compte descendre vers Fez, les montagnes de l’Atlas, principalement du côté des montagnes du Riff au nord. Puis vers Merzouga, dans le désert. Après cela, je prévois de remonter l’Atlas vers le nord, et de le traverser pour atteindre 3 000 m d’altitude. J’estime que je devrai rouler 2 000 km principalement sur des pistes de terre et dans le désert. En tout, je penser faire environ 6 000 km. Ensuite, j’aimerais aller plus au sud, vers Tata, Assa et El Aaiun, et même descendre jusqu’à Dakhla, dans le Sahara occidental. Une fois ce point atteint, je remonterai vers Guelmim, où j’espère être les 08, 09 et 10 avril. Ces dates sont importantes pour moi, car je souhaite rejoindre le « Rallye du cœur », qui fait un passage de 3 jours dans cette ville. J’ai déjà participé à ce rallye l’an passé, et je voudrais d’ailleurs adresser un grand merci à mon ami Mohamed qui m’a permis de le faire. Ce fut une expérience extraordinaire et très importante pour moi. Mon objectif est de suivre le « Rallye du cœur » durant trois jours dans leur route vers le nord du Maroc. En revanche, Je n’ai pas précisément planifié mon retour au pays. Mon seul repère, c’est que je dois être à Malmedy entre le 25 et le 27 avril, afin de participer au Bernd Tesch Treffen, qui est un rassemblement de motards qui effectuent des voyages comme celui dans lequel je m’apprête à me lancer. Cela me permettra d’échanger avec eux et ainsi d’engranger de l’expérience.

Quels sont les principaux préparatifs pour un tel voyage ?

En tant que mécanicien professionnel, je me lance dans ce voyage en connaissance de cause. Je sais quel matériel est absolument nécessaire en cas de panne, surtout lors d’une traversée du désert. J’emporte avec moi deux jeux de pneus neufs, avec lesquels j’espère être capable de rouler 12 000 km. En termes de pièces de rechange, j’aurai avec moi un levier pour changer manuellement les pneus, du matériel de réparation, un compresseur, des bobines d’allumage, des bougies, des ampoules de rechange et évidemment des outils. Au niveau des ressources alimentaires, j’emporte également des aliments MRE (Meal ready to eat) pour une valeur de 10 000 calories. Cela me sera utile, car la première semaine de mon voyage tombe en plein jeûne du Ramadan. Je pourrai donc difficilement trouver de la nourriture durant la journée. De ce fait, j’aurai aussi avec moi un réchaud à pétrole. Cela dit, l’eau reste la denrée la plus essentielle. J’ai deux poches à eau de 4,5 litres chacune, une de chaque côté de ma moto. Je dispose donc de neuf litres au départ du Luxembourg, que je devrai remplir une fois au Maroc. En cas d’urgence, je dispose aussi de trois cartouches de filtres, qui me permettent de filtrer 750 litres d’eau. Enfin, j’ai également une carte qui m’indique la localisation de tous les points d’eau.

Quelle est votre principale motivation ?

C’est de découvrir de nouvelles choses et de relever un nouveau défi. Avec l’obtention de ma maîtrise, j’avais atteint une sorte de « maximum » au niveau de mon travail. C’est la raison pour laquelle je me suis mis en quête d’un nouveau défi. A côté de cela, je viens d’une famille avec laquelle je voyageais énormément. Toute mon enfance a été marquée par les voyages, et cette envie ne m’a jamais quittée. Cela dit, je n’ai pas eu l’opportunité de beaucoup voyager ces dernières années, dans la mesure où ma priorité se concentrait avant tout sur mon travail et sur la construction de mon foyer. Mais après toutes ces années de travail et de vie familiale, j’ai pensé que le moment était venu de me recentrer sur mes passions, à savoir le voyage et la moto.

"Mon plus grand rêve reste de faire le tour du monde à moto"

Quel est votre budget pour cette aventure à moto ?

Le coût d’acquisition du matériel est assez élevé. J’ai par exemple acheté une tente pour moto. Elle est grande et relativement chère, mais c’est une dépense nécessaire. Si je suis en panne en plein désert, je pourrai me protéger de la chaleur, du soleil ou même de la neige quand je serai à 3 000m d’altitude. Mon budget tourne donc autour des 5 000-6 000 euros, ce qui peut paraître très conséquent, mais il faut garder à l’esprit que ce matériel peut être utilisés pour des voyages futurs. En outre, il faut rajouter à cela les frais d’essence, qui représentent la dépense la plus élevée. Uniquement pour le carburant, il faudra compter entre 1 500 et 2 000 euros.

Quels seront les principaux défis auxquels vous serez confronté une fois sur place ?

J’ai uniquement planifié mon itinéraire, pas les endroits où je vais loger, ce sera donc ma principale contrainte. Pour la technique, je ne suis pas inquiet. J’emporte avec moi les pièces nécessaires, et même une centrale solaire avec batterie si un problème advient au cours de la nuit. J’ai également une trousse de premier secours. Ma sœur est infirmière, et elle me fournira tous les conseils nécessaires, ainsi que les médicaments de première nécessité dont je pourrais avoir besoin. Elle me renseignera aussi sur les façons de recoudre une plaie ou de poser une attèle. Je suis conscient que tout cela peut paraître excessif, mais je serai seul lors de ce voyage, et il vaut mieux prévenir que guérir. Cela fait également partie de ma préparation mentale : je m’imagine tous les scénarios possibles afin d’être capable d’y faire face.

Quelle est la moto de vos rêves ?

Je répondrai sans hésiter que la moto de mes rêves, c’est ma GS !    Je suis plutôt haut de stature, et ce type de moto me permet d’avoir un bon confort d’assise. J’ai même fait rembourrer mon siège pour plus de confort. De plus, c’est une moto très fiable qui peut être qualifiée de moto « Globe-trotter ». Elle dispose d’un réservoir de 32-33 litres, qui peut aller jusqu’à 35 litres. Cette réserve permet une grande autonomie, ce qui représente un avantage considérable, surtout au moment de longs trajets de 300 ou 400 km en plein désert.

Comment peut-on vous soutenir ?

Je ne demande aucun soutien financier. Je ne me lance pas dans ce projet pour des raisons pécuniaires, et je compte le financer seul. En revanche, je serais ravi que les gens suivent l’avancée de mon voyage sur Instagram. Je vais publier des vidéos et je serais content d’obtenir des réactions de la part des gens qui me suivent. De plus, ce voyage est en fait une préparation d’un autre que j’aimerais organiser et qui est bien plus long et aventureux. Ce projet futur serait de rejoindre la Mongolie à moto depuis le Luxembourg. Ce roadtrip serait deux fois plus long que celui du Maroc, que ce soit en termes de kilomètres ou de temps. Mais mon plus grand rêve reste de faire le tour du monde à moto.

Suivez toute l’actualité du voyage de Steve directement sur sa page Instagram : https://tinyurl.com/Insta-SteveLemmer