La première autoroute du Luxembourg fête ses 54 ans
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La première autoroute du Luxembourg fête ses 54 ans
Le 02 février 1971, le ruban à quatre voies partant du centre européen du Kirchberg pour s’achever à Senningerber devenait officiellement la première autoroute du Grand-Duché du Luxembourg.
Avec une longueur de seulement six kilomètres, l’ouverture de cette nouvelle voie s’est opérée dans une certaine discrétion.Étrangement, la route qui traverse le Gruenwald sur le plateau du Kirchberg n’a pas reçu les honneurs au moment de son ouverture, éclipsée par une autre voie rapide trois fois plus courte : l’ancêtre de l’A4.
Un an plus tôt, en aout 1970, la route à quatre voies reliant Esch et Pontpierre avait été inaugurée et considérée comme la première véritable autoroute luxembourgeoise. Ce premier grand ouvrage routier du Luxembourg, pourtant long de seulement 2,5 kilomètres constituait alors un exploit technique pour son temps. D’une épaisseur de soixante centimètres répartis en plusieurs couches renforçant sa solidité, elle fut équipée sous son terreplein central d’un drain collecteur capable d’évacuer les eaux. Pour les standards de l’époque, ces caractéristiques conféraient à cette route une résistance accrue aux intempéries et au poids du trafic.
Pour rappel, dans les années 1960, le parc automobile du Grand-Duché comptait environ 55 000 véhicules, soit dix fois moins que les quelques 551 000 véhicules que comptait le pays en 2024.
Pourtant, d’un point de vue règlementaire, l’ancêtre de l’A4 n’est pas la première voie rapide du pays, contrairement au tronçon de six kilomètres reliant le Kirchberg à Senningerber qui lui fut placé sous la juridiction de l’article 156 du code de la route, qui régit exclusivement la circulation sur autoroute.
495 000 euros du kilomètre
Lorsque le secrétaire d’état au ministère de l’agriculture et la viticulture et futur ministre Jean Pierre Büchler annonça le début des travaux en septembre 1969 des 2,5 kilomètres entre la « métropole du fer » et Pontpierre, le premier devis planchait sur un cout de 34 millions de francs luxembourgeois, soit environ 843 000 euros. En définitive, Il en coutera 50 millions, ce qui correspond à environ 1,240 millions d’euros. Rapporté à sa longueur, ce projet a donc couté environ 495 000 euros du kilomètre. Entièrement financé par le Fonds des Routes, l’ouvrage représentait alors un cinquième de son budget annuel.
A noter que les observateurs de l’époque annonçaient que Esch et Luxembourg-Ville seraient totalement reliées dans les cinq ans suivant l’ouverture du premier tronçon. Ce sera finalement en 1974 que la route rejoindra Hollerich, premier quartier de Luxembourg à être relié à Esch.
Par Eliès Belaïd