Max Wax : l’Afrique dans la peau
Cet amoureux du voyage, passionné par l’Afrique, nous explique ce qui l’a poussé à faire de l’humanitaire son quotidien.
« Solitaire et solidaire »
Visage souriant, allure décontractée, toujours accompagné de sa moto – une Yamaha Tenere 700 nommée Véga en référence à l’étoile de la constellation de la Lyre guidant les voyageurs – illustre bien le personnage. Max Wax, ancien directeur commercial de Roche Bobois, a troqué son train de vie pour se dévouer aux autres, notamment en Afrique, un continent qu’il a traversé à de nombreuses reprises en deux roues avec toujours le même objectif, celui d’aider sans compter.
Cette vocation a commencé lorsqu’il s’est rendu compte que plus de la moitié des dons qu’il faisait à des associations étaient réinjectés dans leur fonctionnement interne. « J’ai donc décidé de réaliser cela par moi-même, avec mes petits moyens […] c’est moi qui répartis les dons en fonction des besoins, mais aucun argent n’est dépensé pour autre chose, pas de bakchich » assure Max Wax.
Quant à la moto, qui affiche plus de 100 000 km au compteurs, c’est davantage une histoire de famille : « Mon grand-père possédait une Terrot, mon père a participé au Bol d’Or et au Tourist Trophy de l’île de Man. Utiliser une moto pour voyager était une évidence, en plus de la liberté qu’elle offre pour se déplacer et de l’authenticité qui va avec. « Lorsque j’arrive dans un village, en sueur, couvert de poussière, cela m’apporte une certaine légitimité. On voit que j’ai fourni des efforts, que je n’arrive pas en territoire conquis. Je suis en totale harmonie avec le pays et les coutumes, je fais l’expérience authentique du voyage. Je mange comme les habitants, je dors chez eux, je m’imprègne de tout ce que je découvre » explique-t-il.
Malgré les avantages du voyage à deux roues, les contraintes sont bien réelles et nécessitent une certaine préparation. « Le problème, c’est le poids. Je dois prendre des outils, des médicaments, des rations de survie, de l’eau et, le plus important, des bidons d’essence » précise Max. In fine, « Véga » pèse donc plus de 350 kg.
Son aide se matérialise de diverses manières : cela peut être la construction d’écoles, le don de nourriture ou de matériel scolaire. « Il n’y a pas de petits dons. Quand vous voyez un enfant en Mauritanie apprendre à écrire dans le sable à l’aide d’un bâton, il est évident qu’en lui donnant un cahier et un stylo, cela peut lui permettre d’apprendre, de réfléchir… » plaide Max Wax qui a passé plusieurs jours à arpenter les pistes sableuses mauritaniennes.
Marqué dans sa chair
Il réalise tous ses périples seul, ce qui, selon lui, est une véritable aubaine : « Je vais davantage vers les gens, ne serait-ce que pour demander mon chemin. Je vais discuter avec eux, cela mène à des rencontres car vous avez vraiment besoin d’eux, de leur expérience et connaissance. » De cette réflexion est né son mantra : « Solitaire et solidaire ».
Le 23 février 2023, son amour pour l’Afrique prend une dimension encore plus symbolique après s’être fait violemment heurter par un autocar au Sénégal. Résultat : 14 fractures, des mois de rééducation et en prime une plaie en forme du continent : « On peut même apercevoir Madagascar, tout le village pensait que j’étais marabouté » en rigole encore Max Wax. Une façon presque poétique de montrer que l’Afrique, il l’a dans la peau et dans sa chair.
Pour mener à bien ses excursions, ce philanthrope récolte des dons et trouve des partenaires. C’est dans ce contexte qu’il a décidé de prendre contact avec l’ACL : « En tant que résident luxembourgeois, je suis membre ACL. Ils font tellement de choses bien, et ils travaillent dur pour les conducteurs afin de garantir leur mobilité. Il m’a semblé pertinent de collaborer avec eux. Ils m’ont fourni des gilets de sécurité pour les enfants, ce qui m’a permis de réaliser des cours de prévention à la sécurité routière à une classe d’enfants d’un village de l’Atlas, au Maroc. Ces enfants doivent parfois parcourir 6 à 7 km avant de trouver une salle de classe, avec un code de la route presque inexistant, ce qui représente une situation dangereuse et peut mener à une déscolarisation progressive. »
Pour ce qui est du futur, il ne compte pas s’arrêter là. Il repart fin juillet au Maroc : « La misère est constante, malheureusement j’aurai toujours des projets. Il faudra toujours rénover les écoles, construire plus de puits à cause de la sécheresse… »
Le mot de la fin, il souhaite l’adresser à tous ceux aspirant à aider les autres et avides de conseils : « Il faut aller au bout de ses envies, de ses rêves, rester humble, et surtout être prêt, tant physiquement que mentalement, à vivre des choses difficiles. »
Si vous voulez soutenir et suivre les aventures de Max Wax, vous pouvez le suivre sur Facebook à Max Adventure ainsi que l’association qu’il parraine « AyadiAlkhaire ».