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Paul Hammelmann prend sa retraite

Publié le 13/08/2024

45 ans au service de la Sécurité Routière

Après 45 années de dévouement au sein de la Sécurité Routière, dont une trentaine d’années en tant que président, Paul Hammelmann a annoncé qu’il prendrait sa retraite d’ici à la fin de l’année. À 72 ans, ce juriste de formation a consacré sa vie à rendre les routes du Luxembourg plus sûres.

« La Sécurité Routière existe depuis 65 ans. Après 45 ans de travail, il est temps de passer le flambeau », a déclaré Paul Hammelmann, président de la Sécurité Routière. « Mon successeur sera plus jeune que moi. Bien qu’il y ait déjà des pistes, il est encore trop tôt pour parler de son identité. J’ai quelques idées, mais au final, ce sera au Conseil d’Administration de prendre cette décision », a-t-il précisé, coupant court aux spéculations sur le profil de son successeur.

Introduire la notion de « mise en danger de la vie d’autrui »

D’ici là, Paul Hammelmann entend bien continuer à défendre le principe de la « Vision Zéro », qui vise à atteindre zéro mort et zéro blessé grave sur les routes, en accordant une importance primordiale à l’infrastructure routière. Celle-ci doit être adaptée aux besoins humains, et non l’inverse.

Concrètement, Paul Hammelmann se concentrera encore sur deux dossiers majeurs : la notion de mise en danger de la vie d’autrui et la réduction la vitesse en agglomération.

« Cette notion de mise en danger de la vie d’autrui doit s’appliquer à ceux qui exagèrent, qui roulent à 120 km/h en agglomération, alors qu’il y a des enfants qui jouent, ou à ceux qui participent à des courses illégales. Actuellement, la police ne peut infliger que des contraventions pour des pots d’échappement non conformes ou des pneus trop usés. Ils ne peuvent intervenir davantage tant qu’il n’y a pas de conséquences graves comme un décès ou un blessé. Nous plaidons donc pour une adaptation législative afin de créer une peine préventive, notamment pour la vitesse. C’est déjà le cas dans plusieurs pays, dont la France », a-t-il expliqué.

Un projet de loi allant dans ce sens avait déjà été déposé au Parlement lors de la précédente législature, mais il a reçu un avis négatif pour cause « d’insécurité juridique ». « Nous demandons que ce projet soit remis sur la table et traité en toute transparence. Et si des insécurités juridiques persistent, ce que je peux comprendre, nous pourrions toujours nous appuyer sur la jurisprudence française », a ajouté Paul Hammelmann.

30 km/h dans les agglomérations

Le second sujet d’attention du président de la Sécurité Routière est l’abaissement de la vitesse en agglomération. Il milite pour que la vitesse de 30 km/h devienne la règle et celle de 50 km/h l’exception.

« Aujourd’hui, dans plusieurs grandes villes européennes, telles que Bruxelles et Paris, la vitesse de 30 km/h est déjà la norme, les 50 km/h étant réservés à certains axes spécifiques. La Sécurité Routière estime qu’une généralisation de ce principe dans toutes les agglomérations du Luxembourg permettrait de mieux protéger les usagers vulnérables et de faciliter le respect des limitations de vitesse », a-t-il souligné.

« Selon l’institut belge Vias, il faut 13 mètres à une voiture pour s’arrêter à 30 km/h, contre 27 mètres à 50 km/h. Les chances de survie d’un piéton face à une voiture roulant à 30 km/h sont de 95 %, mais elles chutent à 53 % à 50 km/h », a-t-il précisé. Paul Hammelmann conclut : « Si chacun respectait en permanence le code de la route, il n’y aurait ni morts ni blessés. Le principe de la Vision Zéro n’est pas une utopie. »

Pour rappel, selon le bilan du ministère de la Mobilité et des Travaux publics, 26 personnes sont mortes dans un accident de la route et 347 personnes ont été gravement blessées en 2023.

À la rentrée, la direction de la Sécurité Routière participera à des groupes de travail avec différents ministères afin de tenter de réduire le nombre de victimes sur les routes du pays.

Par Jérémy Zabatta