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Attention aux collisions avec le gibier !

Publié le 30/10/2024, modifié le 19/11/2024

Comment réduire les risques ?

Avec l’arrivée de la période de chasse, les risques de collisions avec des animaux sauvages augmentent considérablement. Voici comment vous protéger et éviter les accidents.

Au Luxembourg, la période de chasse en battue, qui s’étend du 19 octobre 2024 au 31 janvier 2025, coïncide avec une augmentation significative des collisions entre véhicules et gibiers. Ces accidents peuvent avoir des conséquences graves, tant pour les automobilistes que pour les animaux. Voici quelques points essentiels pour sensibiliser aux dangers et adopter les bons réflexes.

Pourquoi les collisions sont-elles plus fréquentes en période de chasse ?

Pendant la saison de chasse, les animaux sauvages tels que les cerfs, les sangliers et les chevreuils sont plus actifs et se déplacent davantage pour échapper aux chasseurs. Ces déplacements augmentent les risques de croiser un animal sur la route, surtout dans les zones rurales et boisées. De plus, les heures de crépuscule et d’aube, moments où la visibilité est réduite, sont particulièrement propices à ces rencontres dangereuses.

Qu’elles sont les conséquences d’une collision avec un gibier ?

Une collision avec un animal sauvage peut entraîner des dommages matériels importants à votre véhicule, voire des blessures graves pour les occupants. Les animaux, souvent de grande taille et imprévisibles, peuvent causer des accidents en chaîne si d’autres véhicules sont impliqués. Il est crucial de comprendre que ces accidents ne sont pas seulement une question de dégâts matériels, mais aussi de sécurité routière.

Comment réduire les risques ?

  1. Ralentir et redoubler de vigilance : dans les zones signalées par des panneaux de passage de gibier, réduisez votre vitesse et soyez particulièrement attentif aux deux bas-côtés de la route. Si possible, privilégier les grands axes routiers.
  2. Utiliser les feux de croisement : en cas de faible visibilité, utilisez vos feux de croisement pour mieux voir et être vu. En cas de rencontre avec un animal, évitez d’allumer les pleins phares pour ne pas éblouir l’animal et lui permettre de trouver un chemin de fuite.
  3. Utiliser le klaxon : en cas de rencontre avec un gibier, vous pouvez utiliser le klaxon. Le son aide les animaux à se repérer dans l’espace et à trouver un chemin de fuite.
  4. Éviter les manœuvres brusques : si vous apercevez un animal, évitez les coups de volant brusques qui pourraient vous faire perdre le contrôle de votre véhicule. Il est conseillé de s’arrêter si possible et de laisser passer l’animal.
  5. Rester vigilant aux heures critiques : soyez particulièrement prudent à l’aube et au crépuscule, moments où les animaux sont les plus actifs.

Que faire en cas de collision ?

Si malgré toutes les précautions, une collision se produit, voici les étapes à suivre :

  1. Tenir le volant bien droit : dans le cas où vous ne pouvez pas éviter l’animal, il est conseillé de freiner aussi fort que possible en tenant le volant bien droit. Il est fortement déconseillé de tenter une manœuvre d’évitement au risque de perdre le contrôle du véhicule et de se retrouver dans le bas-côté.
  2. Sécuriser la zone : allumez vos feux de détresse et placez un triangle de signalisation pour avertir les autres conducteurs. Ne pas oublier de revêtir le gilet réfléchissant présent dans le véhicule (ainsi qu’aux passagers).
  3. Ne pas approcher l’animal : un animal blessé peut être dangereux. Restez à distance et appelez les autorités compétentes.
  4. Prévenir les secours : contactez la police pour signaler l’accident. Ils pourront prendre les mesures nécessaires pour sécuriser la zone et gérer l’animal blessé si besoin. Puis contacter votre assureur. Vous pouvez également contacter l’ACL pour un remorquage.
  5. Documenter l’accident : prenez des photos de la scène, de l’animal et des dommages subis par votre véhicule. Ces preuves seront utiles pour votre déclaration d’assurance.

Conclusion

La vigilance et la prudence sont essentielles pour éviter les collisions avec le gibier, surtout en période de chasse. En adoptant les bons réflexes et en restant attentif aux signalisations, en réduisant votre vitesse dans les zones boisées peuvent contribuer à réduire les risques de collisions. Si cela est possible, il est d’ailleurs conseillé d’emprunter les grands axes pendant cette période. En toutes circonstances, il faut éviter de s’approcher de l’animal et éviter de se mettre en danger.

Le petit plus de l’ACL :

L’affiliation à l’ACL comprend le risque de collision avec du gibier. Ainsi, si la voiture conduite par un membre est endommagée par une collision avec du gibier sur la voie publique au Luxembourg, l’ACL rembourse, une fois par an, jusqu’à 500 €, les frais de réparation non couverts par une assurance. Le dégât doit être déclaré auprès de l’ACL dans les plus brefs délais afin qu’un agent puisse expliquer la marche à suivre. Il est conseiller de prendre des photos des dégâts. L’ACL se réserve le droit de faire constater le sinistre par un expert.

Que faire après la collision ? 

Au-delà de la collision, des questions pratiques se posent aux usagers confrontés à cette situation. Peuvent-ils emporter le gibier ? Que faire si l’animal souffre et agonise ? Et qu’en est-il d’une collision avec un animal domestique ?
Pour répondre à ces interrogations, nous avons contacté l’Administration de la nature et des forêts.

Avant de répondre, elle a tenu à préciser, en préambule, l’article 23 de la Loi du 18 juillet 2018 sur la Police grand-ducale, qui stipule : « La Police prend à l’égard des animaux dangereux ou agonisants toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à leur divagation ou agonie. »

Cela signifie que la Police est, en fait, le premier point de contact pour toutes ces situations, d’autant plus qu’il s’agit également de protéger les usagers de la route.

Concrètement, que faire en cas de collision avec un animal sauvage ?
Selon l’Administration de la nature et des forêts, en cas de collision avec un animal : « Il est recommandé d’appeler la Police et le CGDIS si des blessures humaines ou des obstructions de la circulation sont à signaler, si l’animal est toujours vivant ou si la route doit être sécurisée pour toute autre raison. »

Quelles mesures prendre si l’animal est mort sur la route ?
Il n’existe aucune obligation légale pour le conducteur dans ce cas. Cependant, la sécurité personnelle doit toujours primer. Sur des routes bien dégagées, le conducteur peut, en prenant toutes les précautions nécessaires, déplacer l’animal mort dans le fossé si possible. En cas de doute, il est conseillé de contacter la Police.

Peut-on emporter l’animal ou le gibier chez soi après une collision au Luxembourg ?
Contrairement à la France (où cela est autorisé sous certaines conditions), un citoyen ne peut s’approprier un animal sauvage qu’à travers un « acte de chasse ». Il n’est donc pas permis de prendre l’animal avec soi ni de l’utiliser pour sa propre consommation.

Et s’il s’agit d’un animal domestique ?
Si l’animal est domestique, le conducteur peut prévenir la Police ou le propriétaire, si ce dernier est connu.

Peut-on récupérer de la viande ou de la fourrure du gibier renversé via un chasseur ?
Il n’est pas autorisé d’utiliser l’animal accidenté pour la consommation de viande. Des règles strictes s’appliquent : par exemple, l’observation préalable du comportement de l’animal avant sa mort est essentielle pour exclure d’éventuelles maladies, lesquelles pourraient ne plus être visibles après le décès.

Que faire si l’animal heurté agonise sur la route ?
Dans ce cas, il est recommandé de contacter la Police, qui peut, si nécessaire, faire appel au préposé de la Nature et des Forêts ou au CGDIS.

Un citoyen peut-il mettre fin aux souffrances d’un animal gravement blessé ?
La loi sur la protection animale permet de mettre fin aux souffrances d’un animal gravement blessé, à condition d’utiliser des moyens légaux. Cependant, il est essentiel de garantir sa propre sécurité ainsi que celle des autres. Cette action ne devrait être réalisée que si le citoyen est pleinement assuré de sa capacité à agir de manière appropriée.