Nouvelle Renault 5: Tout pour devenir une icône
Renault fait renaître l’emblématique R5 dans une version 100 % électrique, combinant nostalgie et modernité. Pari réussi pour un modèle qui aspire à redevenir une icône.
Quatre ans après sa première évocation et trois ans de développement, Renault présente enfin la nouvelle R5. Dessinée par Luca de Meo lui-même, cette voiture est un savant mélange entre les classiques qui ont fait la renommée de la marque au losange et les standards modernes. Les références au passé se retrouvent subtilement dans des détails comme le design des phares et le toit matelassé, rappelant la version originale de 1972. Avec ses couleurs vives (notamment le jaune et le vert, proposés en série) et son style attrayant, la R5 est clairement conçue pour la ville.
À l’intérieur, elle propose de nombreuses aides à la conduite. Elle est équipée d’un écran de 10 pouces, largement suffisant pour une conduite urbaine. Le volant, bien que fonctionnel, aurait mérité un design plus soigné. Les sièges baquets offrent un bon confort, et l’habitacle est bien agencé malgré les dimensions compactes. Cependant, les passagers arrière risquent de se sentir à l’étroit s’ils sont de grande taille. Le coffre, avec une capacité de 326 litres (1 106 litres avec la banquette rabattue), est une agréable surprise, offrant un espace suffisant, notamment grâce à une trappe dédiée au rangement des câbles de recharge.
Un train arrière performant
Sur la route, la R5 brille par son comportement dynamique. Équipée du même train avant que les modèles Captur et Clio, et d’un train arrière multibras généralement réservé aux véhicules plus grands, elle offre une conduite précise et confortable. En mode Eco, elle est un peu moins réactive, mais les choses s’améliorent nettement en mode Confort et Sport. Le rapport de démultiplication est assez court (13,7), ce qui lui permet de rivaliser avec des modèles plus sportifs. La R5 est amusante à conduire, en accord avec son look dynamique. Son rayon de braquage de 10,3 mètres lui offre une bonne aisance en ville et lors des manœuvres. À noter que toutes les versions de la R5 sont équipées de roues 18 pouces de série.
Sous le capot
Sous le capot, le moteur électrique de 150 ch (110 kW) avec 245 Nm de couple permet une accélération de 0 à 100 km/h en 8 secondes. Sa vitesse maximale est limitée électroniquement à 150 km/h (115 km/h en mode Eco). Renault proposera également deux autres versions : 90 kW (120 ch / 225 Nm) et 70 kW (95 ch / 215 Nm) avec une batterie de 40 kWh. L’autonomie annoncée pour la grande batterie de 52 kWh est de 410 km (WLTP), ce qui reste impressionnant même en tenant compte d’une réduction de 30 %. La batterie plus petite de 40 kWh, disponible fin 2024, devrait permettre de parcourir environ 310 km (WLTP).
Aucune icône n’est parfaite..
Cependant, quelques points faibles subsistent. Le freinage est jugé un peu léger, et l’absence de la fonctionnalité « one-pedal » pour gérer la régénération au freinage est regrettable. La R5 dispose d’un mode B, mais il aurait été intéressant d’avoir un mode plus abouti. Autre regret : l’absence d’un toit panoramique, même en option, bien que cela puisse arriver dans les prochaines évolutions du modèle.
Recharge et technologie
En matière de recharge, la R5 embarque un chargeur bidirectionnel AC 11 kW et bénéficie de la technologie V2L, permettant de brancher des appareils électriques jusqu’à 3 700 W via un adaptateur 220 V. Sur une borne de 11 kW, la batterie de 52 kWh se recharge de 15 à 80 % en 3h13. En charge rapide (jusqu’à 100 kW), elle atteint 80 % en 30 minutes. La fonction V2G permet également de réinjecter l’énergie dans un réseau électrique, par exemple pour une habitation.
Une empreinte carbone réduite
Renault a également fait des efforts pour réduire l’empreinte carbone de la nouvelle R5, recyclable à hauteur de 88,6 %. Le véhicule intègre 19,4 % de matériaux recyclés et 26,4 % de matériaux issus de l’économie circulaire. Le moteur, plus compact que celui de la Mégane et de la Scenic, est sans aimants permanents ni terres rares. La production et l’assemblage de la R5 se font en France.
Renault va avancer progressivement dans la commercialisation. Cette année, seules les versions Techno et Iconic Cinq avec une batterie de 52 kWh sont proposées à 31 812,40 € et 33 746,28 € TTC. Les versions avec la batterie de 40 kWh ne seront disponibles qu’en 2025, tout comme les versions Evolution et Five, cette dernière devant être affichée à 24 000 €. Le constructeur français a également évoqué la possibilité de faire évoluer la voiture au fil du temps.
Notre avis
La nouvelle Renault R5 réussit à combiner design rétro et technologie moderne, offrant une alternative intéressante dans le segment des citadines électriques, notamment en matière d’autonomie et de dynamisme sur route. Dans un premier temps, elle séduira les quarantenaire qui l’on connu plus jeune. Si Renault arrive à faire encore baisser encore son prix, en plus des aides d’État, la Renault R5 pourra facilement trouver un public plus large.
Les plus :
- Train arrière multibras
- Design attrayant
- Bonne autonomie
Les moins :
- Absence de toit panoramique
- Peu de place à l’arrière
- Freinage léger
"la bonne arme pour faire basculer ce marché vers l'électrique, en particulier dans les flottes"
Interview avec Martin Domise, Managing director de Renault Belux
Renault vient de lancer sa nouvelle R5, qu’elle est votre ressenti envers ce lancement ?
Martin Domise : C’est un moment vraiment unique. Dans une carrière automobile, on a rarement l’occasion de participer à un lancement aussi marquant. La R5 est très attendue, pas seulement par les passionnés, mais aussi par des publics plus éloignés de l’automobile. C’est un vrai coup de cœur pour beaucoup de monde. Et c’est ce type d’émotion qui rend notre métier si passionnant.
Quel est le potentiel de la nouvelle R5, notamment sur le marché des flottes ?
M.D. : Le potentiel est énorme, notamment sur le segment B, où nous avons toujours été très forts. C’est le segment le moins électrifié pour le moment, mais la nouvelle R5 pourrait bien changer cela. Nous pensons que ce modèle est la bonne arme pour faire basculer ce marché vers l’électrique, en particulier dans les flottes, où les schémas de bonus sont quand même très incitatifs et favorisent à faire de plus en plus le choix d’une flotte électrique.
Et du côté des particuliers ?
M.D. : C’est un autre segment sur lequel nous sommes aussi traditionnellement forts. Avec la nouvelle R5, nous visons également un marché plus large, car la voiture a un attrait évident pour les particuliers. On a pu voir la réaction des gens lors des premiers essais, ils sont immédiatement séduits. C’est un véhicule qui suscite l’enthousiasme. De plus, avec des schémas de bonus incitatifs, notamment en Flandre et au Luxembourg, cela renforce encore son attrait.
Vous parlez d’une voiture au design très attractif et d’un condensé de technologie. Pouvez-vous nous en dire plus ?
M.D. : Absolument. La R5 combine un design rétro, qui rappelle l’icône des années 70, avec une modernité certaine. Elle est belle et attire vraiment l’attention. Nous avons remarqué, lors des essais presse, que les gens s’arrêtent pour la regarder, prendre des photos, et même complimenter les conducteurs. Ce n’est pas quelque chose qui arrive souvent, et c’est un excellent indicateur du potentiel de la voiture. Ce qui fait la force de la nouvelle R5, c’est qu’elle a été conçue dès le départ comme un véhicule électrique. Cela lui permet d’offrir un agrément de conduite exceptionnel et des performances technologiques remarquables. C’est ce tandem – design rétro et moteur électrique – qui en fait une voiture à part. Elle coche toutes les cases en matière de conduite, d’habitabilité et de technologie.
Quel est l’objectif de Renault en matière de volume de vente ?
M.D. : On pourra faire un point dans un an. La nouvelle R5 a le potentiel de devenir un point de bascule pour beaucoup de clients qui hésitent encore à passer à l’électrique. Nous pensons qu’elle a tout pour réussir, notamment grâce à ses nombreuses qualités, mais aussi de la forte demande pour ce type de véhicule. Ce lancement marque un moment clé pour Renault et pour notre marché.