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« Gérer une flotte c’est bien plus qu’apporter un service »

Publié le 07/09/2023, modifié le 13/03/2024

Expliquez-nous, en quoi consiste le métier de gestionnaire de flottes ?

Olivier Suray : Le gestionnaire de flotte est un chef d’orchestre. Il agit comme intermédiaire entre tous les intervenants de la vie des contrats automobile. Il s’occupe de la gestion logistique, technique et administrative des véhicules d’une entreprise, en collaboration avec les conducteurs, les services ressources humaines et financiers.

Un fleet manager négocie avec les partenaires comme les concessions, les importateurs et les prestataires de services). Il cherche aussi le mode de financement optimal des véhicules et les suit jusqu’à la fin de leur vie dans l’entreprise.

Outre les connaissances techniques liées au secteur, il est doté d’un véritable sens du management. Il doit souvent opérer en faisant attention aux délais, aux budgets souvent limités tout en garantissant la satisfaction des conducteurs. Son but est de rendre le parc auto de l’entreprise le plus rentable.

Parlez-nous de l’évolution de votre métier ?

Il est aujourd’hui en pleine mutation et s’est fortement complexifié. Or il n’existe malheureusement aucune formation de fleet manager. Avant, on demandait à la personne la plus rigoureuse et la plus organisée de l’entreprise de s’occuper de cette tâche. Au début, elle acceptait parce qu’on lui demandait. Puis, elle y prenait goût parce que c’est une tâche très gratifiante et qu’elle s’accompagne de nombreuses sollicitations, notamment des concessions et des constructeurs automobiles.

Aujourd’hui, le métier se professionnalise. Les contraintes environnementales, les multiples changements fiscaux, l’électrification des parcs, l’augmentation du nombre de voitures ainsi que les problématiques d’approvisionnement et la gestion des délais de livraisons font qu’il est difficile de savoir ce qu’il faut conseiller aux entreprises et aux conducteurs.
Les erreurs de stratégie en gestion de flotte peuvent clairement générer des coûts supplémentaires très importants. Malheureusement, il n’existe pas dans les bilans et comptes de résultats des entreprises de poste « pertes sur erreurs de gestion de flotte ». Sans quoi notre profession de gestionnaire serait encore plus sollicitée par les entreprises.
 

Quelle est la plus-value d’un gestionnaire de flottes pour une entreprise ?

Je vois trois éléments principaux. D’abord, et c’est primordial, il faut prendre en considération toutes les contraintes de l’automobile d’aujourd’hui. Je pense notamment à l’électrification des voitures ou encore l’évolution de la fiscalité en matière de véhicules de fonction.

Ensuite, c’est le rôle du fleet manager de faire en sorte que le conducteur s’identifie à la voiture qu’il a choisi et qu’il en soit content pour son usage quotidien. Un choix imposé pour une raison ou une autre finira tôt ou tard par avoir un impact sur la motivation du salarié et, par ricochet, sur l’entreprise.

Enfin, dernier élément et pas des moindres, il faut que l’employeur s’y retrouve économiquement tout en minimisant le turn-over de ses collaborateurs lorsqu’il propose un véhicule de fonction.
 

Quelle est la place pour d’autres services dans le cadre d’un leasing comme l’assistance par exemple ?

Au Luxembourg, nous vivons dans une économie de service. Il y a aussi ce petit truc en plus par rapport aux pays voisins : la proximité. Elle vient encore renforcer ce besoin de service, notamment dans le cadre d’un leasing.

Concrètement, ça veut dire quoi ? En tant que gestionnaire de flottes, mes clients attendent davantage de moi que de mes collègues français, belges ou allemands. On me demande d’innover, de trouver des solutions pour que tout ce qui tourne autour de leur parc automobile soit facile.

L’assistance telle que l’ACL la propose avec son lot de services supplémentaires et d’avantages propres à la carte y a toute sa place. Au Luxembourg, gérer une flotte doit obligatoirement s’apparenter à un service supplémentaire, pour le conducteur comme pour l’employeur.